Ils ont installé une balançoire sur le mur qui sépare les États-Unis du Mexique afin que les enfants puissent jouer
Ce pourrait être une scène commune, présente dans n’importe quel parc, partout dans le monde. Mais ça ne l’est pas. En période de violence, d’intolérance et de xénophobie, cela nous rappelle quelque chose que beaucoup de gens méprisent. Il n’y a pas de fanatisme, de politique séparatiste ou d’autoritarisme qui puisse effacer ce qui est le plus intrinsèque à un être humain : la pureté et la véritable empathie d’un enfant. La semaine dernière, des artistes ont installé une balançoire sur le mur séparant les États-Unis du Mexique afin que les enfants puissent y jouer. Ronald Rael, professeur d’architecture à l’Université de Californie à Berkeley, a eu l’idée de construire ce Teeter-Tooter Wall.
La première ébauche de la bascule binationale a été publiée en 2009 dans le livre « Borderwall as Architecture », qui utilisait l’humour et l’inventivité pour remédier à la futilité de la construction de ces clôtures. Dix ans plus tard, ses dessins conceptuels sont devenus réalité. Installé entre Sunland Park au Nouveau-Mexique et Ciudad Juárez au Mexique, il ne pouvait y avoir de geste aussi fort pour traiter un sujet aussi douloureux.

Le jour de l’installation, les gens des deux côtés se sont regroupés dans un acte unificateur. Dans une vidéo publiée sur son compte Instagram, le professeur ne cache pas son émotion: « Les enfants et les adultes ont été significativement connectés de part et d’autre de la barrière par le simple fait que les actions d’un côté ont des conséquences directes sur l’autre côté ».

Le mur de séparation a été construit en 1994 dans le cadre d’une politique contre l’immigration clandestine et le trafic de drogue. Tout au long de sa campagne présidentielle de 2016, Donald Trump a appelé à la construction d’un mur fortifié beaucoup plus grand et a affirmé que le Mexique paierait pour celui-ci. C’est une question controversée qui nous amène à nous interroger sur les frontières et les politiques migratoires. Après d’innombrables guerres et vies perdues, cette image nous rappelle que s’il y a bien quelque chose de grand dans tout cela, ce sont l’empathie, la générosité et l’affection. Et, il n’existe pas de mur pour les détruire.


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